Saturday, 25 July 2015

Florida: on a boat, animals, studying and not much more (Carlos - Français & English)

Ce fut une bonne décision que de passer les dernières semaines du voyage en Floride, sur "notre" île, Anna Maria Island. Les filles ont finit leur année scolaire (elles ont réussi à passer l'année, youpi!...) Aussi, pour être franc, nous étions un peu fatigués de faire du "tourisme" dans tellement de pays différents; nous avons apprécié le loisir de ne PAS devoir nous déplacer, d'avoir le temps d'aller à la plage (Attention: après 6 heures du soir seulement, pour voir le coucher de soleil - autrement c'était trop chaud!), de passer du temps avec des amis qui étaient là en même temps que nous, de lire, de prendre des marches, de regarder des bons films... Ça finit bien le voyage! Ou presque: nous avons encore quelques semaines au Québec avant de reprendre le travail et l'école à Ottawa.

With neighbour and friend Rob, who invited us for a boat tour around Anna Maria Island (AMI) to see dolphins  

En Orlando, adonde fuimos para ver a nuestros queridos sobrinitos/primos. Una velada estupenda con los chicos, los padres y Cristina
This cute little spider that lives both inside and outside our little house
The girls had to sprint to the end of their school year during our weeks on AMI
Rescued from the swimming pool. We also rescued several bees, a few frogs and a small mouse. This year we saw an amazing number of small lizards and geckos around the swimming pool - and a longish snake...
Ah, de la cuisine indienne!... On aime beaucoup notre petit coin en Floride, mais c'est vrai que la bouffe américaine peut être un tantinet monotone...  Alors on cuisine à la maison. Ou on va chercher des plats indiens dans un petit resto qui vient d'ouvrir sur l'île. Marie avait acheté des bonnes bières comme accompagnement; mais les cidres (Angry Orchard, une belle découverte, étaient encore meilleurs... :)

Thursday, 18 June 2015

Brasil: Ipanema, Music, Cristo Redentor, Angra dos Reis & Paraty (Carlos & Marie - Français & English)

Ipanema et Bossa Nova

En quittant l'Uruguay, nous avons passé une dizaine de jours à Rio, dans le quartier d'Ipanema.  Ipanema est le berceau de la bossa nova, un genre musical ayant émergé à la fin des années 1950 au Brésil.  C'est de la plage d'Ipanema dont il est question dans la chanson A Garota de Ipanema (La fille d'Ipanema) créée par Antônio Carlos (Tom) Jobim et Vinícius de Moraes, tous deux résidents d'Ipanema.

Antonio Carlos Jobim habita à cette adresse de la rue Nascimento Silva pendant plusieurs années. Plus tard, V. de Moraes et Toquinho ont composé une merveilleuse chanson dédiée à Tom Jobim qui parle de ces années heureuses quand "Ipanema era só felicidade", du Corcovado, où se trouve le Cristo Redentor, le bonheur de faire de la musique, la douceur d'Ipanema. Tout à fait par hasard, nous avons loué un apartment à un coin de rue de cette adresse.
A Garota de Ipanema, plus connue sous son titre anglais The Girl from Ipanema est probablement la chanson la plus connue de la bossa nova; elle fut un hit mondial dans les années 1960 (Grammy Award du meilleur disque de l'année en 1965), a été traduite dans plusieurs langues, et on croit qu'elle est la deuxième chanson la plus enregistrée au monde (pour le nombre d'interprètes et de versions) après Yesterday des Beatles.  En voici une interprétation de ses deux auteurs qui étaient de grands amis https://www.youtube.com/watch?v=KJzBxJ8ExRk; et une autre version de Vinicius et Toquinho, son grand ami et guitariste.

The bar and restaurant where Vinicius and Tom Jobim used to work (and drink), and where they often saw the girl that inspired the song 
Taken at the same bar, with the text of one of my favourite sonnets in Portuguese, by Vinícius de Moraes
Un grand sonnet d'amour de Vinicius, poète, musicien et diplomate. C'est un peu comme si Luis de Camoes ou un poète baroque s'était mis à parler d'amour au XXe siècle, avec une sensibilité moderne.   Je sais bien que la poésie se traduit mal, mais quand même, voici le texte au complet, et une traduction française:

Soneto da fidelidade
De tudo, meu amor serei atento
Antes, e com tal zelo, e sempre, e tanto
Que mes moem face do maior encanto
De le se encante mais meu pensamento.

Quero vivê-lo em cada vão momento
E em seu louvor hei de espalharmeu canto
E rir meu riso e derramar meu pranto
Ao seu pesar ou seu contentamento.

E assim, quando mais tarde me procure
Quem sabe a morte, angústia de quem vive
Quem sabe a solidão, fim de quem ama

Eu possa me dizer do amor (que tive):
Que não se jai mortal, posto que é chama
Mas que seja infinito enquanto dure.
VINICIUS DE MORAES

Sonnet de la fidélité
De tout, mon amour je serai diligent
Avant, et avec un tel zèle, pour toujours, et tant
Que même en face de mon plus grand enchantement
De lui s'enchante encore plus ma pensée.

Je veux le vivre pendant chaque moment futile
Et à sa louange, j'irai répandre mon chant
Et rire mon rire et verser mes pleurs
A sa détresse ou son contentement.

Et ainsi, quand plus tard tu me chercheras
Peut-être la mort, l'angoisse de celui qui vit
Peut-être la solitude, la fin de celui qui aime

Je pourrai me dire de l'amour (que j'ai eu) :
Qu'il ne soit pas immortel, puisque flamme
Mais qu'il soit infini tant qu'il dure.
Traduit du portugais en français par Angela De Bortoli Saggin et Deborah Machado Ayre

Vinícius de Moraes fut un personnage marquant de la scène culturelle brésilienne, bohémien, amoureux à répétition.  Il était aussi un défenseur des droits des noirs; il disait d'ailleurs de lui-même qu'il était «le Blanc le plus Noir du Brésil».  Enfin, c'est sa pièce de théâtre qui fut adaptée au cinéma en 1959 sous le titre «Orfeu Negro», réalisée par Marcel Camus; l’œuvre obtiendra la Palme d’or à Cannes (1959) et l’Oscar du meilleur film étranger (1960).  Tous les quatre, nous adorons ce film; Carlos et Marie l'ont vu plusieurs fois: l'histoire est émouvante et la musique est superbe. Une version carioca du mythe d'Orphée. Anecdote du film: l'acteur interprétant le rôle principal n'était pas du tout acteur mais footballeur; après avoir rencontré plusieurs acteurs potentiels, Marcel Camus déniche finalement son personnage principal au Fluminense Football Club de Rio. Peut-être la plus merveilleuse des chansons du film est "Manha de Carnaval" de Luiz Bonfa, ici rendue comme la Chanson d'Orphée, une belle scène du film. Ou encore ici, chantée par Elizeth Cardoso. Un mélange exquis de bonheur, de beauté et de mélancolie, peut-être une des meilleures définitions de la "saudade" brésilienne. 


Une autre belle chanson de bossa nova (Chega de saudade, de João Gilberto), une des premières, dit "Ça suffit de saudade!"

The beach itself, a few block from our apartment. Perversely, we did not go into the water here!

Cristo Redentor

Nous sommes allés au Corcovado, admirer la fameuse statut du Christ Rédempteur.




Ipanema, vue du Corcovado
The Sugar Loaf, seen from up there


Costa Verde

Nous avons ensuite pris la route pour parcourir les quelques deux cents kilomètres de la Costa Verde, littéralement, la «côte verte», qui s'étend sur le littoral atlantique entre Rio et Sao Paulo.  

Premier arrêt à Angra dos Reis


Nous avons passé nos deux dernières nuits à Parati, une ville historique charmante et dont le centre-ville est entièrement piétonnier.  Parati fut fondée en 1667 et s'enrichit rapidement en devenant le port duquel partaient les navires qui transportaient l'or vers le Portugal.  Elle constitue un témoignage de l'architecture coloniale brésilienne avec une église baroque.  Fait inusité: ses rues sont nettoyées par la mer lors des marées.  Lorsqu'il fut décidé que la route de l'or passerait par Rio de Janeiro et non plus par Parati, le port fut alors quasiment abandonné par sa population. Pour cette raison, l'architecture de la ville n'a presque pas changé depuis cette époque, ce qui lui confère un intérêt culturel et touristique majeur. Jusque dans les années 1950, il n'y avait même plus de route pour y accéder.  Parati devint facilement accessible seulement au début des années 1980 avec la construction de l'autoroute Rio-Santos. À Parati, nous avons eu la chance d'y dénicher une pousada (auberge) qui nous a enchantés en raison, beaucoup, de ses propriétaires, Carlos et Manuela Oliveira, un couple portugais charmant qui nous a offert un accueil exceptionnel: Pousada dos Oliveiras 


An evening of puppet theater


Typical street, but with some restaurants
Having dinner accompanied by music played by Brazilian and other Latin American musicians
Paraty was even more charming at night. But beware the old, uneven stones!

Porte d'église
Wonderful Portuguese/Brazilian baroque architecture

Gougounes/babouches brésiliennes: Havaianas vs Ipanema

À Rio, nous avons adopté le rythme relax de cette ville où le style de vie des habitants est modelé par une culture de plage.  Ipanema possède une des plages les plus belles et plus connues du monde, juste à côté de celle de Copacabana.  En plus d'être un lieu de rencontre pour les habitants et les touristes, la plage est utilisée pour la pratique de différents sports dont le footvolley (en portugais: Futevôlei), un sport qui combine des aspects du volleyball de plage et du soccer – très impressionnant à voir.  Nous avons déambulé le long de cette plage à plusieurs reprises en y observant le beau paysage mais aussi la faune humaine qui y évolue.  Ici, les souliers les plus répandus sont les babouches.  Les filles et Marie ont donc profité pour s'acheter des babouches de la marque la plus connue, Havaianas, qui veut dire «hawaïennes» en portugais.  Cette marque a plus de 80 % des parts de marché au Brésil et 94 % des brésiliens possèdent ou ont possédé au moins une paire de cette marque. L'entreprise produit plus de 200 millions de paires de sandales par an.  La marque Havaianas fut créée en 1962; à l'origine, avant de devenir un produit de mode, c'était un modèle de sandales très simple, résistant, sans odeur, utilisé par les brésiliens pauvres, et inspiré des sandales japonaises (les zöri).  Ces babouches sont d'excellente qualité et très durables; j'avais d'ailleurs acheté une paire d'havaianas en 2002 lors d'un voyage au Brésil et celles-ci durent encore.  Carlos, quant à lui, a fait son dissident et a acheté des babouches de marque Ipanema.

Bon, c'est sûr que les Havaianas sont plus connues; à Ipanema, nous avions plusieurs boutiques Havaianas à distance de marche. Marie et les filles en ont achetées, mais Carlos n'en a pas trouvées d'assez comfortables pour lui. Il a trouvé sa propre marque "Ipanema" dans un kiosque à... Ipanema, justement. À vous de décider quelle marque est meilleure (indice: il y en a une paire qui coûtait notablement moins que les autres...)!

Havaianas, the dominating Brazilian brand par excellence
Ipanema, one the "other" brands...

Sunday, 7 June 2015

Uruguay 3: Tango, folklore, music

Puertito del Buceo

Nuestra casa alquilada quedaba directamente frente a la Rambla, cerca del puertito del Buceo, detrás de lo que los montevideanos conocen como la Aduana de Oribe. Todos los días salíamos a caminar un ratito por la Rambla, a veces tomando mate con bizcochos, uno de los grandes placeres de vivir en Montevideo.

Futuro crack?

Quand j'étais enfant, j'allais à l'école pas loin d'ici. La "Rambla" à cette hauteur-ci s'appelle Rambla Armenia, et il y a là aussi un monument en commémoration au génocide des Arméniens. L'Uruguay fut le premier pays à reconnaitre le génocide, par loi, en 1965. Le 24 avril, notre école nous emmenait à pied assister aux cérémonies de commémoration.

Monument aux victimes du génocide arménien à Montevideo
Puertito del Buceo

Un peu plus loin, la plage de Pocitos ("petits trous")

Merienda

Vers 17h00 ou 18h00, les Uruguayens prennent une collation. C'est le 3e repas de la journée, avant celui du soir, vers 21h ou 22h en hiver, pas mal plus tard en été. Voici quelques exemples de "bizcochos", avec ou sans "dulce de leche" ou confiture de coing, sucrés ou salés.





Préparant la "merienda", c'est-à-dire le goûter de 5 heures. Souvent pris avec du maté, accompagné de petites pâtisseries, achetées dans les boulangeries/pâtisseries. Tous les quartiers en ont au moins quelques-unes, toujours à distance de marche de chez soi.
Marie cuisine souvent en écoutant ses chanteuses de jazz favorites

Spectacle au Museo del vino

Un lindo espectáculo de tango y folklore ofrecido par Luciano Gallardo


Espectáculo en El Milongón - Spectacle de musique folklorique, tango et "candombe"(musique de Noirs uruguayens)


Il y a eu du folklore, du tango et de la milonga (similaire au tango)...



Personnages traditionnels des "llamadas" des Noirs. Des traditions africaines qui ont survécu malgré la répression des maîtres blancs. L'"escobero", rappel lointain des guerriers, qui fait tournoyer son manche de balai. La "Mama vieja", qui rappelle la chamane qui connait les potions et les herbes. Il y a aussi toujours un "roi" avec une longue barbe blanche et une canne, et une belle jeune fille. On peut voir tous ces personnages lors du défilé du carnaval. 



Un exemple d'un groupe de "lubolos" qui défilent pendant le carnaval avec différents instruments de percussion, tradition qui date de l'époque coloniale. Très similaire à ce qui se passe au Brésil, mais en plus petit! Pendant le carnaval, les groupes de Noirs communiquaient avec des tambours d'un quartier à l'autre (les "llamadas"), et aujourd'hui le mot est resté pour décrire les défilés des groupes de carnaval, traditionnellement noirs, mais aujourd'hui n'importe qui peut participer. Naturellement, pendant le Carnaval, les esclaves avaient plus de liberté pour vivre leur culture traditionnelle. Ils cachaient leurs dieux derrière des images de saints catholiques, leurs souvenirs de l'Afrique transmis oralement comme à travers les personnages de Carnaval. Pendant le Carnaval (grosse affaire en Uruguay, ça dure plus d'un mois!), les groupes de percussion participent à une compétition officielle; mais de nos jours, on peut voir des gens habillés d'une manière un peu "carnavalesque" toute l'année qui font de la musique dans les endroits touristiques - pour de l'argent